sexta-feira, junho 22, 2012

Contributo para a História das relações russo-portuguesas: Ribeiro Sanches - 4



Publico aqui a quarta parte da comunicação de um professor francês sobre a obra de Ribeiro Sanches na Rússia, apresentada na Escola de Estudos Eslavos e da Europa Oriental da Rússia: 
Continuação
  
"Georges Dulac
Université Paul-Valéry Montpellier
POLITIQUE DE CIVILISATION ET COLONIES EN RUSSIE
D’APRES LE DR RIBEIRO SANCHES (1765-1766)
3. Les propositions de Sanches. La partie positive des réflexions de Sanches, à propos des colonies comme des autres moyens de «lier» les provinces à l’empire, se situent sur deux plans: il expose tout d’abord le détail des mesures qui lui paraissent appropriées à la situation de régions fort différentes les unes des autres, puis aborde pour conclure la question de savoir par où commencer une tâche immense et coûteuse, avec des moyens financiers d’autant plus limités que la richesse de l’empire restera en grande partie virtuelle tant que la paysannerie en sera réduite à ne pratiquer que l’»agriculture de nécessité».
La création de colonies, que Sanches envisage surtout en Ukraine et dans les pays baltes, entre dans un double mouvement, de l’intérieur de la Russie vers les provinces, et de la périphérie vers l’intérieur (ce qu’il appelle «communication et renversement»), qui doit prendre de multiples formes pour rendre solidaires les différentes parties de l’empire: d’un côté les «avances» — les investissements — du souverain pour créer des routes et des ports, renforcer son administration, acquérir des terres et installer des colons russes; de l’autre la formation des jeunes nobles dês provinces dans les établissements de la capitale, l’attribution aux représentants des élites locales de hautes fonctions en Russie même, voire la donation de terres pour qu’ils s’y installent et s’y marient, etc.
Concernant plus précisément l’établissement de colonies, deux caractère généraux de la politique préconisée par Sanches sont d’autant mieux marqués qu’il y revient plusieurs fois, dans des contextes différents. Tout d’abord, si dans certains cas le souverain doit user vigoureusement de son autorité, par exemple pour s’opposer aux accaparements de la riche noblesse balte, «qui a le gouvernement civil et économique entre ses mains», il exclut que les nouveaux établissements soient créés aux dépens de la population locale ou en contradiction avec les privilèges qui lui ont été reconnus: l’impératrice pourra agir en achetant des terres pour la Couronne ou au profit de Russes, mais en prenant bien soin de ne pas «blesser la délicatesse livonienne» (Moyens, p. 17).
En Ukraine, chez les Cosaques du Don, «il faudrait absolument faire des bornes aux terres qui sont sous leur domination afin que si S. M. I. voulait former des colonies, ou sur le Donetz ou en quelque autre endroit des gouvernements de Woronitz et de Bielogorod, ces habitants ne formassent plaintes qu’on les chasse de leurs possessions, il faudrait accommoder le tout amiablement [...]» (Moyens, p. 43). Dans bien d’autres cas, les remèdes violents sont dénoncés comme propres à entraîner les pires conséquences. Autre trait marqué des propositions avancées dans le mémoire XII, l’absence de tout recours effectif aux colons étrangers. Certes Sanches envisage qu’ils puissent former des établissements à l’intérieur de l’empire, mais en aucun cãs dans ses provinces périphériques, qui constituent l’objet principal de ce texte: ainsi il écarte catégoriquement l’idée d’Algarotti qui avait proposé «de faire venir de Valachie et de Moldavie plusieurs de ces peuples pour en former des colonies en Ukraine» (Moyens, p. 36). Rien non plus sur l’appel à des colons venus d’Occident. On remarquera que Sanches, qui ne se prive pas de traiter de questions qui concernent l’ensemble de l’empire quand elles lui paraissent liées à son sujet, ne fait aucune place, sinon purement théorique, à un type d’entreprise qui en ce début du règne de Catherine II faisait grand bruit en Europe. Cette attitude confirme le peu de cas qu’il fait des projets de Catherine II en la matière, lui qui écrivait, en février 1765, pour soutenir sa proposition d’installer des soldats vétérans comme colons: [...] si l’invitation que S. M. Impériale a fait faire aux étrangers, qui voudraient aller s’établir en Russie n’a pas eu effet, il est certain qu’ils pourront être remplacés par les soldats congédiés avec bien plus d’avantage pour l’empire que si les étrangers venaient s’y établir: dans cette considération le fonds destiné pour le transport dês étrangers pourrait être employé à faire des avances aux soldats congédiés pour être établis dans les lieux de leur naissance [...]» (Beaux-arts, fol. 29vo-30ro)
Des traits analogues, dans ses autres mémoires, montrent qu’à ses yeux les solutions aux problèmes fondamentaux sont à trouver en Russie même: pour l’essentiel, Diderot ne dira pás autre chose quelques années plus tard, en invitant l’impératrice à user patiemment des seuls moyens capables de faire naître en Russie, selon les lois du développement naturel des sociétés, une «police indigène», avant de conclure par la maxime voltairienne: «Cultivez votre sol»[6]. Outre le sentiment de l’inutilité de certains appels spectaculaires lancés à l’Occident, Sanches se montre soucieux de ne recommander que des mesures qui contribueront à donner progressivement à l’empire une unité organique, amenant les provinces et la Russie à «faire un peuple et une nation» (Moyens, p. 17); ce que d’autres, au sein du milieu philosophique parisien, jugeaient d’emblée impossible, en prévoyant, ou en souhaitant, l’éclatement de ce conglomérat de peuples divers: [...]  le plus grand bonheur, écrira Diderot, qui pût arriver à une contrée énormément étendue, ne seraitelle pas d’être démembrée par quelque grande révolution, et d’être partagée en plusieurs petites souverainetés contiguës [...] S’il est très difficile de bien gouverner un grand empire civilisé, ne l’est-il pas davantage de civiliser un grand empire barbare?»[7]"

1 comentário:

Pippo disse...

Portanto, se eu bem compreendi, Sanches defendia uma russificação das províncias do Império com recurso à implantação de colonos russos e a educação das elites nacionais.